On connait malheureusement tous le trafic d’ivoire qui touche les éléphants ou encore le trafic de corne de rhinocéros mais on parle rarement du trafic de peau d’âne et pourtant, celui-ci fait des milliers de victimes en Afrique chaque année.
Les ânes d’Afrique sont depuis longtemps la cible de braconnier pour leur peau exportée illégalement ensuite vers la Chine où là encore, on lui prête des vertus médicinales. Ce trafic aussi meurtrier que juteux n’est pas nouveau mais aujourd’hui il tente à s’accroître et tue des milliers de spécimens chaque année.
Les ânes africains sont traqués sans relâche par les braconniers qui n’hésitent même plus à chasser jusque dans les fermes et les étables.
Mogosani, un petit village reculé d’Afrique du Sud est depuis deux ans une cible facile et voit sa population d’âne diminuer fortement. Dans cette bourgade, l’âne est indispensable pour aider les villageois dans leurs tâches quotidiennes et leur permett de survivre et gagner leur vie. Ce problème est devenu un véritable fléau, pour les ânes mais aussi pour ces villageois « Les voleurs veulent simplement leurs peaux », raconte George Sising, un fermier de Mogosani, relayé par l’AFP. « On n’avait jamais eu ce problème, jusque-là les ânes se promenaient en toute liberté, mais maintenant, on a tous peur de ce qui peut leur arriver », ajoute-t-il. Un autre fermier explique « Les emplois sont rares ici, les ânes sont une source de revenus. Si vous en possédez un, vous pouvez gagner votre vie« .
Outre la révolte des fermiers, ce trafic meurtrier indigne également les associations de défense animale qui condamnent cette tuerie illégale. « Ces animaux sont tués de façon très cruelle, d’un coup de marteau sur la tête ou d’un coup de poignard », s’indigne Kabelo Nkoane, de l’Unité de protection équine du Highveld qui craint que la situation devienne la même que « celle de la contrebande de rhinocéros ».
Des peaux d’ânes pour la médecine traditionnelle chinoise
La peaux d’ânes est devenue un business qui rapporte gros pour les contrebandiers depuis que cette matière première est devenue très demandée par la Chine. Au même titre que les défenses des éléphants ou de la corne de rhinocéros, la peau d’âne serait utilisée en médecine chinoise.
La gélatine que contiendrait la peau d’âne pourrait traiter des problèmes d’anémie et la ménopause. On la retrouve également dans des boissons tandis que la viande d’âne, elle, est servit dans les restaurants au nord de la Chine. Cette demande croissante est notamment dûe au fait que la Chine a vu sa population d’âne largement chuter alors que la demande, elle ne désenfle pas.
Un commerce bientôt légal ?
Alors que la contrebande se fait de plus en plus menaçante, les autorités sud-africaines du nord-ouest propose un accord d’exportation de la peau d’âne vers le Henan, une province du nord de la Chine, dans le but de diminuer le commerce illégal.
Le Botswana et le Kenya ont déjà lancé les exportations légales des peaux d’ânes mais le braconnage n’a semble-t-il pas diminuer pour autant.
D’autres pays d’Afrique comme le Mali, le Sénégal, le Niger ou encore le Burkina Faso font aussi les frais de cette chasse aux ânes mais continuent à combattre ce fléau et à interdire l’exportation des peau vers l’Asie.