Je m’appelle Vanessa André, je suis docteure en éthologie et chargée de projets en médiation par l’animal. L’éthologie, c’est tout simplement l’étude du comportement. C’est à la fois une clé indéniable pour connaître, comprendre et respecter les animaux, et un outil rationnel et méticuleux pour explorer et s’adapter au parcours de développement des humains. Aujourd’hui, le cœur de mon métier consiste à proposer un accompagnement individualisé, au plus proche des animaux.
Comment les animaux aident au bien-être ?
Parce que l’animal est une figure inconsciemment ressourçante, apaisante, inspirante… Tendre acolyte dans notre berceau sous forme d’une première peluche, puis compagnon fidèle pendant notre enfance, il devient ensuite un réel partenaire de vie, d’activité sportive ou de loisirs, ou tout simplement, un membre de la famille. Confident, non jugeant, catalyseur d’interactions, l’animal est une merveilleuse ressource pour accompagner autrement l’humain. La présence animale me permet donc d’intervenir à certains moments d’une vie pour soutenir un temps, en douceur, le développement physique, émotionnel et social.
Quel public est réceptif à la médiation animale ?
La médiation animale est indiquée auprès de différents publics fragilisés (personnes âgées, porteuses d’un handicap, souffrant d’une maladie) et particulièrement auprès de la petite enfance et des adolescents en construction.
Avec les plus jeunes, elle aiguise la curiosité. Elle participe ainsi à l’éveil sensoriel (découvrir des senteurs, des textures grâce aux aliments des animaux). Elle vient également solliciter la motricité fine (approcher, toucher, manipuler, préparer…) et encourager la locomotion. Bien sûr, elle dynamise également la communication (verbale, mais aussi vocale, posturale et gestuelle) en favorisant le lien et les échanges.
Avec les plus grands, chaque séance permet de s’inspirer de la sagesse animale pour venir exalter l’estime de soi, déployer un sentiment d’utilité, manifester ou dénouer la communication, éduquer au respect et à la bienveillance. L’animal est à la fois un exemple, une source d’inspiration, un miroir. La relation l’établit naturellement et l’enfant et l’animal se nourrissent mutuellement de cet échange privilégié et constructif.
Et parfois, la place de la médiation animale est de prendre part au parcours de soins, en consolant des chagrins, en diluant les préoccupations, en adoucissant les angoisses. Je dirais même qu’il nous arrive d’estomper la douleur.
Comment sont choisis les animaux ?
Plus qu’une question d’espèce, c’est une question d’individualité. Mes animaux (chiens, chat, lapins et cochons d’inde) sont choisis pour leur douceur, leur tolérance, leur quiétude. Je développe d’ailleurs aujourd’hui mon propre élevage de cochons d’inde pour m’assurer du bien-être de mes futurs coéquipiers dès leur plus jeune âge. Pour épauler, soulager, encourager, il faut déjà se sentir bien soi-même. Mes animaux vivent en semi-liberté et j’accompagne les professionnels de la médiation par l’animal sur le volet connaissance et bien-être des animaux médiateurs.