J-1 avant l’ouverture des jeux Olympiques d’hiver à Sotchi au sud de la Russie. Avec un coût d’environ 38 milliards d’euros, ces Jeux Olympiques d’hiver sont les jeux les plus chers de l’histoire des Olympiades.
Les jeux de Poutine comme bien souvent nommés, font aujourd’hui office de polémiques où les stratégies choisies sont fortement discutables. La Russie, vaste pays de la neige et du froid n’aurait pas eu du mal à imposer les JO d’hiver. Mais alors pourquoi avoir choisi la station balnéaire Sotchi tout au Sud pour cet évènement ?
Sotchi est une petite station balnéaire dans le sud de la Russie, au bord de la mer noire. La ville présente un climat plutôt agréable que l’on appel subtropical avec des températures avoisinant les 10 degrés au mois de février. Autant dire que les conditions climatiques pour des JO d’hiver ne sont pas vraiment adaptées.
Mais rien n’arrêtent la Russie lorsque celle-ci décide. En moins de 5 ans toute une ville Olympique s’est bâtie sur cette petite station au détriment de l’environnement et de la tranquillité des habitants.
Des habitants mis à la rue
Nombreux sont les habitants de Sotchi à avoir été contraints de quitter leur logement pour laisser place à des stades ou autres villages Olympiques. Aucune échappatoire possible, les familles ont le plus souvent été expulsées de force ou prévenues par un simple mail. Certaines d’entre elles ont eu la chance d’être relogées dans de confortables maisons mais beaucoup restent sans abris ou forcées de vivre dans des bâtiments dortoirs.
Certains habitants expulsés retournent sur le terrain de leur ancienne maison et constate avec colère que les terrains restent à l’abandon n’accueillant pas même une fondation. Les familles ont le sentiment d’avoir été manipulée et pensent avec regret à leur vie passée.
Ne parlons pas d’écologie à Sotchi
Les JO d’hiver de Sotchi n’ont pas seulement détruits la vie de nombreuses familles mais aussi tout l’écosystème des alentours.
La priorité dans ce projet a été donnée aux infrastructure. Routes, ponts, viaducs, stades, rien n’est jamais suffisant pour les Jeux Olympiques de Poutine.
Les neiges ne se faisant pas abondantes dans cette région, c’est 5 millions d’euros qui ont été dépensés pour sauvegarder les neiges de l’année passée et produire de la neige artificielle. Le coût écologique de cette sauvegarde, personne n’en parle. Conservée sous d’immenses bâches isolantes, la neige pourra être utilisée pour les compétitions à venir.
Toutes ses constructions et ses moyens mis en œuvre pour permettre aux sports d’hiver d’être exercés ne coûtent pas non seulement de l’argent mais coûtent également très chers en ressources énergétiques. De nombreuses forêts ont été rasées pour permettre aux constructions de s’implanter. Des parcs naturels normalement préservés font aujourd’hui office de décharges à ciel ouvert déversant les déchets et produits chimiques dans les rivières pour finir jusqu’à la mer. La mer au abord de Sotchi est aujourd’hui polluée, de nombreux poissons y sont retrouvés morts.
Le parc olympique a dévasté une importante zone marécageuse indispensable à la survie d’oiseaux migrateurs, sans même prendre en considération les impacts écologiques pour les sous sols et les nappes phréatiques. Une voie ferrée d ‘une vingtaine de kilomètres a aussi saccagé le lit de Mzymta, une rivière qui auparavant était empruntée par des saumons. Et des exemples de destructions écologiques il y en a encore…
Un climat peu adapté, des habitants délogés, un coût exorbitant, des consciences écologiques inexistantes, un paysage ravagé par les constructions,… Autant d’arguments qui nous poussent à nous questionner sur le choix de Sotchi pour accueillir ces jeux d’hiver 2104. N’aurait-il pas derrière toute cette polémique, un intérêt économique pour le gouvernement à développer cette petite station balnéaire ? Où se cache alors le comité international Olympique ?