Le gorille oriental, considéré comme le plus grand primate du monde, se retrouve désormais sur la liste rouge des espèces menacées de l’IUCN, l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Alors que la liste de la faune et de la flore se réduit inexorablement, l’Union internationale pour la conservation de la nature nous a dévoilé, ce 4 septembre dernier, sa nouvelle liste rouge peu optimiste. Et les résultats sont alarmants !
C’est en effet une bien triste rentrée pour les animaux qui enregistrent dans la liste de nouveaux arrivant parmi les espèces en « danger critique d’extinction ». Sur les 82 954 espèces animales et végétales prises en compte, près de 30% sont inscrites sur la liste rouge des espèces menacées, dont 6% d’entre elles sont en « danger critique« . La dernière liste ,qui datait de 2009, avait déjà levé le voile sur les dangers d’extinction qu’encouraient le requin baleine, l’éléphant africain ou encore l’orang-outan. Cette année, le gorille oriental rejoint tristement la série des animaux en « danger critique », dernière catégorisation avant l’extinction définitive.
Principalement victime d’une augmentation du braconnage en République Démocratique du Congo, le gorille subit également de plein fouet les effets de la déforestation.
Le gorille oriental, le plus grand primate existant sur terre
Le gorille oriental est un primate que l’on retrouve, à l’état sauvage, principalement en République Démocratique du Congo. Ces grands singes sont réputés pour être les « rois » de la jungle. Leur force impressionnante et leur carrure imposante (surtout pour les mâles) n’en font pas moins des êtres sensibles et attachants. Vivant principalement en groupe, il a été découvert en 2009 que ces primates avaient instauré un langage formé de sons et de signes pour communiquer entre eux.
Avec ses cousins le chimpanzé et le bonobo, le gorille est l’être vivant le plus proche de l’homme. Nous partageons en effet près de 98% d’ADN identique avec ces primates, que nous sommes pourtant entrain de tuer à petit feu. En seulement 20 ans, son effectif s’est vu se réduire de 70% ne laissant qu’environ 5 000 individus sur terre.
Sur les six espèces de grands singes dans le monde, quatre sont désormais classés en « danger critique d’extinction » : le gorille de l’est, le gorille de l’ouest, l’orang-outan de Bornéo et l’orang-outan de Sumatra. Les chimpanzés et bonobos sont quand à eux catégorisés « en danger ».
«Voir glisser vers l’extinction le gorille de l’Est qui nous est étroitement apparenté, est vraiment consternant», déplore Inger Andersen, directrice générale de l’UICN. Elle souligne que chaque mise à jour de la Liste rouge témoigne du fait «que la crise mondiale de l’extinction avance très vite» et qu’il faut «redoubler d’efforts pour inverser la tendance et sauvegarder l’avenir de notre planète.»
Destruction de l’habitat et braconnage, les principaux coupables
De nombreux facteurs entrent en jeu dans la destruction des espèces, qu’elles soient animales ou végétales. Sans surprise, l’homme est souvent placé en tête des causes d’extinction. Entre destruction des habitats naturels par la déforestation massive, le braconnage et le commerce illégal, de nombreux animaux sauvages disparaissent et les chiffres inquiétants continuent de tomber !
La guerre, la chasse illégale et la perte d’une partie de son habitat ont mené à un déclin catastrophique du grand primate. « Il est illégal de tuer ou de capturer des grands singes, cependant la chasse représente le danger le plus grave pour les gorilles des plaines orientales« , souligne l’UICN.
Le génocide rwandais aurait également joué un rôle destructeur pour ces espèces. Alors que la population rwandaise s’échappait des tueries, ce sont les gorilles qui furent les secondes victimes. « Le génocide a poussé beaucoup de monde hors du Rwanda jusque dans l’est de la République démocratique du Congo, en des lieux qui avaient été peu occupés par l’homme » explique le primatologue John Robinson. Ces populations exilées ont alors chassé les primates pour leur terre et pour se nourrir.
Une grande partie de leur territoire est aujourd’hui réduit à néant pour le besoin stérile de l’homme. Des forêts entières se sont vues disparaître sous les flammes ou les coups des tronçonneuses sous ordre de grands industriels. Ces terres, aujourd’hui destinées à des fins agricoles ou transformées en routes, deviennent des terres à risques pour les gorilles, désormais à la vue de tous les braconniers.
Quand au commerce illégale, celui-ci ne pourra cesser tant qu’il y aura de la demande pour la viande de gorille ou pour les bébé gorille en animal de compagnie.
Malgré cette triste nouvelle, le nouveau rapport de l’UICN a dévoilé tout de même quelques bonnes choses. La population des pandas géants n’entreraient plus dans la catégorie « danger critique » notamment grâce à la politique de protection et de sauvegarde instauré par la Chine. L’antilope du Tibet semble également se renforcer grâce à la mise en place d’actions rigoureuses de protection. Toutefois, la mise en garde reste d’actualité et se doit de perdurer pour conserver et voir évoluer ces spécimens.
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